Utopie? rêve? réalité?
J'ai travaillé pendant quatre ans dans l'intégration scolaire des élèves dits "handicapés" (Auxiliaire de Vie Scolaire) et trois ans comme professeur des écoles, et aujourd'hui je suis présidente des parents d'élèves de l'école de mon fils aîné.
En tant qu'auxiliaire, j'ai concrètement senti mon utilité dans le monde scolaire. Permettre à des enfants handicapés d'aller à l'école, au collège, au lycée, en BTS, les aider au quotidien, dans la classe, dans la cour.
Je suis fière d'avoir participer à la grande aventure de l'intégration scolaire. Il fallait faire tomber des tabous car le handicap, la différence de l'autre provoque encore chez certains le rejet. J'aurai l'occasion dans ce blog de mieux développer le sujet qui me tient à coeur.

En tant que professeur des écoles, les choses sont tout autre et les déceptions ont été au rendez-vous. Mes souhaits : que l'Institution épaulent plus les enseignants, qui à leur tout pourront mieux épauler les élèves. Parmi les déceptions, savoir qu'il y a des élèves qui sont "condamnés" à  l'échec scolaire dès leur plus jeune âge car on leur colle des étiquettes qui leurs resteront toutes la vie. J'aurai aimé avoir les moyens d'aider plus ces élèves. Seule, on ne peut rien ou presque. L'Ecole de la République doit se donner les moyens humains d'accompagner ceux qui sont le plus en difficulté.
Une fierté en tant que professeur des écoles : en remplacement dans une classe de CM2, la maîtresse me présente la classe, me parle des élèves, des bons et des mauvais et en particulier me cite deux noms (deux garçons) comme quoi ils sont nuls, ne participent jamais. Pendant mon stage, ces deux garçons , ainsi que d'autres élèves dits faibles, se sont découvert la vocation de participer en classe et chose rare d'être applaudis par le reste de la classe car en plus ils donnaient des réponses justes! Je n'avais pas mis d'étiquettes sur ces élèves, et même s'ils ne feront pas de grandes études (a priori), il faut leur donner le maximum de chances en donnant le maximum de moyens humains à l'école!
A ceux qui disent que les enseignants sont toujours en vacances, et ne travaillent jamais, venez passer une journée dans une classe et vous en sortirez transformé! Et savez -vous que les enseignants sont payés dix mois dans l'année répartis sur douze? Et savez-vous qu'une heure de cours en classe réclame autant voire le double de préparation à la maison?

En tant que présidente des parents d'élèves, nous faisons ce qui est en notre pouvoir avec les bonnes volontés qui nous entourent. L'APE  (Association des Parents d'Elèves) est là pour financer (avec l'aide du Conseil Régional) les sorties, les spectacles, les goûters, et chose qui me tien à coeur, offrir un livre à chaque élève. Nous participons activement à la vie du quartier.

Mes souhaits : que les écoles publiques ne soient pas délaissées, que l'Institution permettent à tous les élèves la réussite, que la Ville de Marseille mette en place des activités suffisantes sur le temps de la cantine, que soit mis en place du soutien pour ceux qui en ont le plus besoin. En revanche, il faudrait aussi que les familles s'occupent plus de leurs enfants car l'école ne peut pas tout faire. L'éducation doit être partagée entre la famille et l'école. Les parents doivent plus prendre leurs responsabilités face à leurs enfants. Les parents en difficulté devraient pouvoir se faire aider ponctuellement.

Voilà mes idées du moment. Le cortège de la manifestation a démarré. J'ai une pensée pour ceux qui veulent faire avancer les choses. Je ne peux être avec vous physiquement, en tant que jeune mère, j'ai mon petit dernier à la maison.